Présentation

À l’occasion de la 32ème édition du festival Cinélatino, Rencontres de Toulouse, trois membres du Syndicat forment un jury pour attribuer le Prix SFCC de la Critique Française à un premier film de la sélection. Ce prix permet de mettre l’accent sur les nouveaux talents que le festival révèle chaque année.

Exceptionnellement, la délibération de ce jury n'a pu avoir lieu en public.

L’Association Rencontres Cinémas d’Amérique Latine de Toulouse (ARCALT) donne à voir le continent cinématographique latino-americain.

http://www.cinelatino.com.fr

Jury

Juliette Goffart

Damien Leblanc

Gaël Martin

Prix

Le Prix de la Critique a été décerné à :

SANCTORUM_7.1.1

SANTUARIO (Sanctuaire)

de Joshua Gil
Mexique, République Dominicaine, Qatar
Durée : 1h23
Production : Pluto film

Proposition audacieuse entre documentaire et cinéma fantastique, ce deuxième film de Joshua Gil donne à voir ce qui se passe dans les zones rurales au sud du Mexique où se cultive le cannabis, dans un village indigène, théâtre d’affrontements entre narcotrafiquants et armée. C’est à travers l’histoire d’un gamin dont la mère a disparu, victime de cette violence quotidienne, que l’auteur recourt à la dimension onirique et fantastique par l’entremise de la grand-mère qui, pour consoler son petit-fils, l’incite à demander un miracle aux forces de la nature pour que sa mère revienne. Le choix d’acteurs non professionnels locaux confère au film une grande authenticité.

Quelques mots du jury SFCC : 

Le jury SFCC 2020 de Cinélatino a décidé de remettre à l’unanimité son prix à Santuario de Joshua Gil. Nous avons ainsi souhaité saluer la puissance de cette proposition artistique où se déploie un authentique regard de cinéaste.

Santuario​ part d’un sujet politique fort : l’impasse tragique où se trouvent les habitants d’un village indigène du sud du Mexique, pris entre la violence du trafic de drogue et celle de l’armée. Notre œil a d’emblée été frappé par une mise en scène où la captation quasi documentaire se mêle à une esthétique radicale, d’une sidérante beauté. S’appuyant sur l’histoire d’un enfant dont la mère a disparu, Santuario ​porte un regard singulier sur la culture du cannabis, à l’origine d’un trafic criminel international, sublime le rôle des ouvriers agricoles et condense la brutalité de cet environnement au moyen d’impressionnants plans picturaux.

Progressivement, le film opère une fascinante envolée, ajoutant au constat politique et historique une dimension fantastique et cosmique : à  travers la souffrance d’un peuple, le cinéaste évoque avec mysticisme la question du deuil et donne à voir un vaste dérèglement du monde d’une cinglante actualité. 

Si Santuario se détache de la sélection, nous tenons aussi à souligner l’excellente qualité de l’ensemble des films proposés par l’équipe du Festival Cinélatino.

Bravo à tous et à toutes !

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